Minankro

Informations générales
Nom de la localité :	Minankro
Population :	1800 habitants
Dessertes en eau potable	Totalement raccordé au réseau SODECI
Gestion des excrétas	Assainissement autonome

Présentation de la localité

Situé à la sortie nord de Bouaké, de part et d'autre de la route nationale 3 qui mène à Katiola , le village de Minankro est situé à environ 2 kilomètres du centre-ville. Il est situé dans le canton de Konankankro. Il regroupe 3 villages : Minankro, le village principal, et les villages de Kongouêkro et Andokro. L’ensemble des 3 villages compte environ 1800 habitants.

L'étalement de la ville de Bouaké pourrait à court terme englober le village de Minankro dans la tache urbaine. Toutefois, conséquence de la proximité urbaine, de nombreux habitants travaillent à Bouaké et le village est bien équipé et raccordé aux réseaux techniques. Minankro dispose d’un groupe scolaire composé de 2 écoles. On y retrouve essentiellement des habitations de tous types : des habitations en parpaings, en terre ou en ciment avec des tôles ondulées. Les populations sont généralement regroupées en concessions familiales. L'activité principale du village est l'agriculture vivrière (igname, manioc et autres productions maraîchères tomates, piments et aubergines) et la culture de rente de l'anacarde.

Socio anthropologie de la localité

Minankro est peuplé par les Pharis, un sous-groupe Baoulé. L'organisation sociale du village est similaire à l'organisation classique des communautés villageoises Baoulé. Les affaires du village sont gérées par les notables formant une chefferie hiérarchisée (une chefferie "centrale" à Minankro subdivisée en chefferie locale ) qui intègre aussi des représentants des organisations de femmes et de jeunes. Pour les affaires dites "traditionnelles", ils se réfèrent au chef du canton qui a le titre de roi; pour les relations avec l'administration de l'État, ils rendent compte au sous-préfet.

Les habitants sont majoritairement issus des lignages fondateurs du village et les ménages sont constitués de famille nucléaire associant parfois des membres collatéraux ( parents, cousins ou fratrie célibataire). Les tâches ménagères et en particulier l'approvisionnement en eau du ménage demeure l'apanage des femmes.

État des lieux des ouvrages d’alimentation en eau potable

Ouvrages existants

Le village est connecté au réseau de distribution d’eau de la SODECI, mais compte moins d’une cinquantaine de concessions abonnées.

En termes d’hydraulique villageoise, Minankro compte actuellement 3 forages dont 2 fonctionnels et 6 puits traditionnels. Les 2 forages fonctionnels se trouvent dans les villages de Kongouêkro et Andokro. Le forage de Minankro depuis sa création n’a jamais été équipé d'une pompe. Les forages, construits lors des premiers programmes d’hydraulique villageoise en Côte d’Ivoire datent de 1976 et sont équipés de pompes de marque ABI. Du fait de leurs âges avancés, les pompes tombent régulièrement (2-3 fois par ans) en panne à cause de la vétusté des pièces en fer. L’enquête sanitaire réalisée au niveau des forages indique que ces points d’eau ne présentent pas de risques pour la santé des populations, ils sont bien entretenus et bien assainis. Toutefois, l’eau a un goût un peu salé et métallique du fait de la rouille des tuyaux de refoulement. Il faut parfois pomper 3 à 5 min le matin pour éliminer les premières eaux avant la collecte.

Au nombre de 6 dans le village, les puits sont soit de type traditionnels ou maçonnés et ont tous été construits par des particuliers pour les usages domestiques au niveau des ménages, mais ils sont accessibles aux autres membres de la communauté. Ces puits sont peu profonds (5 mètres en moyenne) , mais ils tarissent entre janvier et février. La colonne d’eau mesurée dans ces ouvrages lors de nos enquêtes variait entre 0,5 et 0,8 m. Les enquêtes sanitaires ont porté sur 3 des 6 puits du village. Contrairement aux forages, les puits ont une vulnérabilité élevée (score de 6) par rapport aux risques de contamination. Les sources de contamination potentielle observées sont liées à la proximité des toilettes, à des couvercles inadaptés, des défauts d’étanchéité de l’aménagement de surface (margelle fissurée) et une absence de drainage. Les analyses de la qualité de l’eau révèlent l’absence d’une pollution azotée dans les échantillons d’eau, mais la présence de fluor en concentrations relativement élevées (1,4 mg/L) proche du seuil admissible pour l’eau de boisson. L’analyse bactériologique des eaux révèle que 2 puits sur 3 sont contaminés par E. Coly. Les puits ne sont généralement pas traités à l’eau de javel ou quand ils le sont, le traitement est irrégulier et ne se fait pas selon les règles de l’art.

Le village dispose aussi d’un marigot situé de l’autre côté de la RN1.

Pratiques et modes d’approvisionnement en eau

La cinquantaine de ménages abonnée au réseau de distribution de la SODECI utilisent l’eau du robinet pour toutes les tâches domestiques et la boisson. Cependant, lorsque la qualité de l’eau au robinet est jugée insatisfaisante par les ménages (goût de chlore prononcé, turbidité importante), elle est utilisée pour les autres besoins domestiques et l’eau des forages est alors préférée pour la consommation. L’eau des forages sert à tous les usages notamment au sein des ménages ne disposant pas de compteurs. Les puits servent principalement aux tâches domestiques (la lessive principalement pour le marigot), mais peuvent parfois servir à la boisson en cas de longue pénurie ou de panne de la pompe. Le marigot n'est plus utilisé pour les tâches ménagères, quelques rares habitantes y font encore leurs lessives.

Gestion des points d’eau

La gestion des deux forages communautaires équipés de Pompes à Motricité Humaine (PMH) est similaire. Deux comités de gestion composés de 10 personnes dont 2 hommes (1 représentant du chef central, 1 représentant du chef local) et 8 femmes se chargent de leur gestion. Ils s’occupent de l’entretien de pompes (l’hygiène autour des points d’eau et la réparation) et de la collecte et gestion de la caisse de l’eau. L’eau est vendue dans le village à 10 F CFA le bidon de 20 litres. Ces comités fonctionnent relativement bien, les pompes sont réparées dans un délai de 48 heures après les pannes dans la plupart des cas. Selon le chef du village, l'efficacité des comités de gestion découle de l'association d'hommes et de femmes dans chaque comité.

La gestion et l'entretien des puits sont exclusivement à la charge des propriétaires. La collecte de l’eau est gratuite. Les travaux d’entretien se résument au nettoyage autour du puits, au curage et à l’augmentation de la profondeur quand celui-ci tarit.

Personnes ressources

• Chef de village Minakro
• Président des Femmes
• Présidente du comité de gestion

Gestion des excrétas

Minankro ne dispose pas d’un réseau de drainage des eaux de pluie et d'évacuation des eaux usées. Ces eaux sont généralement déversées dans les cours des maisons ou dans un puisard. La majorité des ménages ne sont pas équipés de latrines et vont déféquer à l'air libre dans la forêt.

En ce qui concerne les infrastructures, le village ne dispose pas de point de collecte d’ordures ménagères. Cette situation oblige la communauté à déverser les ordures ménagères dans la forêt juste derrière le village.

Il faut également noter la présence d’animaux domestiques dans l'espace public. Nous avons pu observer des excréments d’animaux à proximité des points d’eau.

Desideratas des populations

Type d'entretien	Date
Entretien individuel Chef de village Minakro	15 janvier 2019
Entretien individuel Président des Femmes	15 janvier 2019
Entretien individuel Présidente du comité de gestion	15 janvier 2019
Focus group hommes Minakro	15 janvier 2019
Focus group femmes Minakro	15 janvier 2019

Il ressort des entretiens que les populations désirent avoir des équipements d'Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA) neufs (pompes manuelles ou motorisées) afin de remplacer les anciennes pompes et d’assurer un accès permanente à l’eau potable pour tous. En effet, seuls les ménages résidents au sud du village sont raccordés au réseau de la SODECI.

Tensions ressenties lors des entretiens

Tensions générales

Il n'y a pas de tensions notables entre les habitants. Les tensions locales sont généralement encadrées par la notabilité qui fait respecter un ensemble de règles de vie assorties de sanctions (amendes en nature, bannissement) en cas de désobéissance.

Tensions autour de l'eau

Les tensions sont rares, elles concernent principalement le paiement des factures d'eau auprès des comités de gestion ou les files d'attente à la pompe.

Tensions avec les localités voisines

Aucune tension notable avec les localités voisines.